Cher Toi,
Je vis de ces épisodes, dans cette vie !
Mon immersion "phase 2" s'est poursuivie, non sans mal, dans cette basse-cour que je t'ai brièvement dépeint la semaine dernière.
J'ai donc passé deux journées et demie en compagnie du "club des pintades" que tu découvriras dans le dessin joint, croquées fidèlement à la réalité...
Quelques années passées loin de ce vivier que représentent les bureaux français et j'avais oublié ce que c'était. En guise d'introduction, ma journée démarrait épiquement. Le tram' que j'empruntais pour me rendre sur le lieu de "perdition cérébrale" précédemment décrit, fut bloqué. Ça commençait bien. Et lorsque j'entendis enfin l'annonce de la raison du trouble ferroviaire, je manquai de m'étouffer ! C'est qui qui bloquait tout le trafic de bon matin ? Je t'écris le texte de l'annonce faite car je n'aurais imaginé mieux comme cause de déraillement potentiel : "Un gallinacé entrave la bonne marche de la circulation sur les voies ferrées. Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée"...
Réaction à chaud ? Un instant, j'ai cru que j'étais "poursuivie". J'ai vite relativisé car nous étions quelques milliers de voyageurs bloqués à cause d'un galliforme égaré. Tu avoueras que c'était fort comme début de journée, avec ce que je traverse en ce moment.
Tu imagines ensuite les répercussions du bazar occasionné ! De la marée humaine, nous avons gravi les échelons et avons franchi le raz de marée, sans scrupule aucun. S'ensuivit un jeu de coudes pour se dépêtrer de cette foule dans laquelle il n'était pas question que je me noie.
Je suis donc arrivée avec quelques minutes de retard par rapport aux prévisions d'avant départ. Nous nous sommes rapidement mises au travail. La tâche demandait concentration et attention. Consolidations de chiffres dans une profusion de tableaux que nous nous devions de remettre au coq de la basse-cour, pour présentation en réunion.
La matinée promettant d'être riche en péripéties, la charmante pintade que je vais bientôt remplacer, m'annonce tout de go, entre le prévisionnel et le réalisé que
"la cocotte de devant couche avec le coquelet de service" ! Qu'elle me met dans la confidence pour le bien dudit service... Je suis restée non pas la
"bouche en cul de poule" mais bel et bien bouche bée ! Le temps que je réalise le degré de l'information, elle se redonnait bonne conscience en me disant :
"je ne t'en dis pas plus. Tu découvriras au fur et à mesure qui couche avec qui. Mais ça ! C'était important que tu le saches, pour ne pas commettre de gaffe!" Evidemment dit comme ça, j'opinais... Ya, ya, yaille...
Pendant ce temps-là, la filière des vraies volailles va de mal en pis et y laisse des plumes. Les jets d'oeufs pleuvent à la sortie du tribunal de Quimper sur le sieur Doux. Un bon millier de salariés va encore se retrouver sur le bas-côté... Pour ne pas avaler "la graine" de travers, Boz-Hollande et ses grosses têtes ont eu la bonne idée de débloquer un million d'euros (je pensais avoir compris que l'état était à court de sous) pour "revitaliser" le site de Graincourt. Doux était-il aussi à court de grains ?!
Qu'importe la basse-cour, ça vole dans les plumes !
D'ici à ce que je revêts mon loup, agrémenté de plumes, et la mascarade sera totale...
Baisers de plumassière,
Crédit Photo : Bribes & Trib.
Crédit illustrations : Merci Google qui ne donne pas crédit aux artistes...